“Une garde à vue pas comme les autres...” la provence, 19/11/2019
Vendredi dernier, des policiers ont manifestement pris quelques libertés avec le Code de procédure pénale. Alors qu’ils étaient saisis de l’interpellation de quatre individus, qui transportaient des armes, après un refus d’obtempérer - deux étaient recherchés -, l’avocat de l’un deux, Me Xavier Pizarro, a eu la désagréable surprise de découvrir dans le dossier plusieurs incongruités qu’il a développées hier devant le tribunal correctionnel, siégeant en comparution immédiate. D’abord, un PV déchiré et jeté à la poubelle, pour une simple faute d’orthographe sur le nom du mis en cause. Cela partait d’un bon sentiment mais un PV rectificatif a été dressé et l’heure de l’audition indiquée n’était pas la bonne soit 15h02, au lieu de 17h55… De surcroît, la prolongation de garde à vue a été effectuée, alors que l’avocat était en entretien avec son client, sans audition de ses arguments. Pour couronner le tout, les enquêteurs n’ont pas hésité à appeler la permanence garde à vue des avocats, comme pour faire désigner un autre avocat en lieu et place de Me Pizarro, ce qui n’est pas d’une très grande délicatesse. Autant de surprises que l’avocat a soulevées. mais l’audience sur le fond ayant été renvoyée au 4 février, la présidente n’a pas voulu s’attarder sur ces arguments de forme renvoyés au fond. Les quatre suspects ont été placés en détention. L’avocat a décidé de faire appel. La cour portera peut-être un regard plus acéré sur cette procédure.